Ismet Inönü
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Né à Izmir en 1884, ce héros de la guerre d’indépendance est une figure militaire et politique marquante de la Turquie contemporaine. Officier de l’armée ottomane, il participa à la Première guerre mondiale au cours de laquelle il commanda un corps d’armée en Palestine avant de rejoindre après la défaite les forces nationalistes turques en Anatolie centrale pour participer à la guerre d’indépendance. Il devint alors le bras droit de Mustafa Kemal, remportant les deux premières grandes victoires turques de cette guerre contre les Grecs en janvier et en avril 1921 à Inönü (d’où le nom qu’il fut autorisé à porter en 1934 après la réforme instaurant des noms de famille en Turquie).

 


À la fin des hostilités en 1922, il fut nommé Ministre des Affaires étrangères et c’est lui qui dirigea la délégation turque en 1923 lors de la conférence de Lausanne qui consacra la victoire des nationalistes et permit la fondation de la Turquie moderne. Après la mise en place des nouvelles institutions républicaines, en 1924, Mustafa Kemal le nomma Premier Ministre, fonction qu’il occupa jusqu’à la mort de celui-ci, en 1938. Il devint alors Président de la République apparaissant d’abord comme le successeur naturel d’Atatürk. Mais il ne tarda pas à marquer ce poste de sa propre empreinte. Il conduisit en effet une politique étrangère habile, parvenant à maintenir son pays hors du second conflit mondial avant de se rapprocher des Occidentaux au début de la Guerre froide tandis qu’il conduisait sur le plan intérieur une libéralisation politique qui mit fin au système du parti unique et permit l’organisation d’élections libres. Battu par le Parti démocrate d’Adnan Menderes en 1950, il accepta les règles du système démocratique qu’il venait d’instaurer en quittant le pouvoir pour devenir leader de l’opposition kémaliste pendant dix ans. Après le coup d’État militaire de 1960 et la victoire de son parti aux élections de 1961, il revint au pouvoir et dirigea le gouvernement jusqu’en 1965, date à laquelle, défait par le parti de la Justice de Süleyman Demirel, il retrouva à nouveau les bancs de l’opposition kémaliste tout en restant une personnalité politique écoutée, notamment sur les questions internationales. En 1971, il approuva l’intervention militaire qui chassa le gouvernement Demirel du pouvoir alors même que l’aile gauche de son propre parti emmenée par Bülent Ecevit refusait de le suivre sur ce point. Ce dernier lui succéda d’ailleurs à la tête du parti en 1972. Il mourut en 1973 à Ankara après s’être définitivement retiré de la vie politique et fut inhumé aux côtés d’Atatürk au sein de l’Anitkabir d’Ankara.

Jean Marcou
Mars 2007


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