le lobbying turc en Europe
Accueil
Édito
Blog
Système Politique Turc
Publications
Séminaires
Colloques
Newsletter
Archives
Liens
Contact

 


 


Le lobbying turc en Europe se concentre principalement à Bruxelles, où plus de 260 associations turques mobilisées en faveur de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne sont recensées en 2004. Les groupes d’intérêts économiques et syndicaux sont les plus dynamiques et influents. Parmi ces derniers, on peut mentionner deux organisations patronales et quatre confédérations syndicales : l’Association des industriels et des hommes d’affaires turcs (TÜSIAD), qui représente le patronat libéral et laïc ; la Confédération des syndicats des employeurs de Turquie (TISK) ; la Confédération des syndicats de fonctionnaires (KESK) et trois confédérations de syndicats ouvriers (DISK, TÜRK-IS et HAK-IS).


Le dynamisme du lobbying turc en Europe est attesté par deux indicateurs principaux : l’appartenance à des euro-groupes et la représentation à Bruxelles. Les principaux euro-groupes auxquels participent les groupes d’intérêts turcs sont l’Union des industries de la Communauté européenne (UNICE), la Confédération européenne des syndicats (CES) et l’Eurochambres (association des chambres de commerce européennes). La présence des groupes d’intérêts turcs à Bruxelles a accompagné le développement des relations turco-communautaires. En 1984, l’ouverture du bureau de la Fondation de développement économique (IKV), qui défend les intérêts du patronat turc, marque une étape importante dans le lobbying turc à Bruxelles. Elle est suivie en 1985 par l’intégration de la confédération syndicale DISK au sein de la CES. Le dépôt de la candidature officielle de la Turquie à la Communauté Economique Européenne, en avril 1987, s’accompagne de l’intégration des groupes d’intérêts économiques turcs au sein des euro-groupes. La TÜSIAD et TISK adhèrent à l’UNICE respectivement en 1987 et 1988. Enfin, la mise en œuvre de l’Union douanière entre l’Union Européenne et la Turquie, le 31 décembre 1995, favorise le développement du lobbying turc en Europe par l’ouverture de bureaux de représentation à Bruxelles. La Confédération des artisans et commerçants de Turquie (TESK), représentée auprès de l’Union européenne de l’Artisanat et des PME, inaugure un bureau en 1994. Elle est suivie par TÜSIAD et l’Association du textile et prêt-à-porter turc (ITKIB) en 1996, l’Union des Chambres et des Bourses de Turquie (TOBB), membre de l’Eurochambres, et l’Association des jeunes hommes d’affaires de Turquie (TÜGIAD, qui est par ailleurs membre du réseau « Yes for Europe ») en 1998.


En raison de son ancienneté, le lobbying turc demeure l’un des plus présents parmi les pays candidats et nouveaux adhérents à l’Union Européenne. En 2004, la Turquie est représentée par huit organisations au sein du réseau des bureaux de représentation des intérêts des pays candidats (Network of Interest Representation Offices from Candidate Countries, ou NIROC), un réseau informel établi à Bruxelles depuis février 2000 qui mobilise alors trente-sept groupes d’intérêts de neuf pays candidats. Le vice-président du NIROC est un représentant des industriels turcs. En comparaison, la relative sous-représentation des PECO au sein du NIROC peut s’expliquer par le poids d’une culture politique et d’un environnement économique hérités de la période soviétique.



Nicolas Monceau
Avril 2007

 


© 2007 L. Schirmeyer